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20 mars 2017

COMMENT EVITER LES ACARIENS

Dessin de G. Matthieu 



L’acarien de maison est si petit (0,3 mm) qu'il ne peut être vu qu’au microscope. Il ne transmet pas de maladie infectieuse mais il est la cause la plus fréquente de l’allergie respiratoire (asthme, rhume chronique, toux, conjonctivite) et aggrave l'eczéma… Il est sans danger pour les personnes non allergiques. Le traitement préventif de ces allergies nécessite de bien connaitre son mode de vie et ses habitudes pour le combattre efficacement.



COMMENT VIT L'ACARIEN ?


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Les deux familles d'acariens "domestiques" les plus fréquentes se nomment Dermatophagoïdes ptéronissinus et Dermatophagoides Farinae. Ils sont de l'ordre des arachnides, donc cousins de l'araignée. Selon leurs modes de vie et leurs sites de prédilection, on les classe en acariens "phanérophages" (se nourrissant de squames humaines ou animales) les plus fréquents et les acariens "de stockage" (proliférant dans les sacs ouverts de denrées alimentaires ou les déchets de cuisine humides).


L'acarien est frileux et prolifère en milieu humide et chaud. Il se nourrit de squames, animales et humaines, et prolifère surtout en présence de moisissures. Il aime se cacher dans la poussière domestique, et s'y mélanger avec différents é1éments d'origine humaine et animale (cheveux, poils, pellicules), de fibres naturelles ou synthétiques, de spores de champignons, de plumes... L'acarien est un hôte naturel de notre environnement, il est ubiquitaire et on le retrouve donc même dans les maisons les plus propres. 


Il se loge volontiers dans les tapis, moquettes, rideaux, tissus muraux, et surtout les canapés, oreillers, couettes et matelas qui sont les nids les plus douillets (en particulier les coutures, là où il a du mal à se faire déloger), sans oublier les jouets en peluches et les "doudous" des jeunes enfants. L'acarien vit environ 2 mois et la femelle pond entre 25 et 50 œufs toutes les trois semaines. En milieu défavorable (air sec et froid, forte lumière), il se cache plus profondément dans les matelas, les sofas, les tapis et les rainures de parquets, voire sur la peau des animaux domestiques, pour s'y multiplier lentement. Une altitude supérieure à 1200 m, du fait de la luminosité, de l’air froid et sec, empêche sa survie (vacances en montagne donc recommandées...). Les conditions optimales pour la famille acarien sont une humidité relative entre 50% à 80 % à une température de 25°C. Ils peuvent cependant survivre à des températures variant entre – 17 °C à + 45°C. La présence d’animaux au domicile augmente la population d’acariens qui sont également friands de leurs squames. Il existe des allergènes d’acariens en très faible quantité dans les lieux ou il n’y a pas de matelas, ni de canapés: les bureaux, les écoles, les cuisines...

L’allergène principal de l'acarien se trouve dans ses déjections mais aussi dans les sécrétions salivaires, les œufs et les larves ainsi que des débris cellulaires d’acariens morts, « tombés en poussière ». Les petits agglomérats d'excréments se fractionnent en petites particules poussiéreuses en suspension dans l'air ambiant ou dans les divers tissus. La poussière riche en acariens s’accumule dans les recoins peu accessibles, mal aérés qui deviennent des « nids à poussière » et des réservoirs d’acariens. Leur prolifération est optimale dans les matelas et les canapés, car ils aiment peu les sols lisses et froids, à moins qu'il y ait un peu de moquette ou un tapis épais pour s'y réfugier ou mieux encore un fauteuil ou un sofa. 

En entrant en contact avec la peau et la muqueuse respiratoire cet allergène provoque, chez des personnes prédisposées, des réactions atopiques telles qu'un rhume chronique, des démangeaisons oculaires, des quintes de toux nocturnes, des crises d'asthme et/ou de l'eczéma. Ces manifestations allergiques peuvent être présentes toute l'année mais se renforcent habituellement en période automno-hivernale, lorsque les conditions météorologiques sont favorables à la prolifération de l'envahisseur. La culpabilité de l'acarien peut être prouvée par des tests cutanés et/ou une recherche d'anticorps sanguins spécifiques .



Agir contre la prolifération des acariens pour tarir la production d’allergènes ne suffit pas. Il est démontré qu’après l’extermination des acariens, les textiles restent des réservoirs d’allergènes et que l’activité de l’allergène persiste plusieurs années. Il est recommandé d’agir à la source, c’est à dire la literie. L’utilisation ponctuelle d’acaricides est illusoire et c'est surtout l’hygiène de la maison qui permettra de diminuer les nids à poussière pour maitriser l’infestation par les acariens, leur prolifération et la dispersion des allergènes. C'est donc la combinaison de plusieurs actions au sein de l'habitat qu'il faut mettre en œuvre. Bien qu'il soit impossible d'éviter toute présence d'acariens, quelques conseils simples permettent d’en réduire l'exposition. 


LA MAISON IDÉALE


La chambre idéale est exposée au soleil, fraîche et sèche. Aérer tous les jours (au moins 1/2 H.) la chambre à coucher mais aussi les pièces principales de vie, diminue l’humidité et renouvelle l’air intérieur. Il est préférable de limiter le chauffage entre 17° à 18° pour la chambre et 19° à 20° pour le séjour. Il vaut mieux limiter les fluctuations de température de 2° à 3° entre le jour et la nuit. Les humidificateurs ou saturateurs sont à éviter puisque les acariens prolifèrent dans les ambiances chaudes et humides. Maintenir un taux maximum d’humidité de 40 à 60 % est idéal, y compris dans la salle de bain et la cuisine où l’on conseille également une aération régulière et permanente même en hiver. Celle-ci est optimisée par l'utilisation d’un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC). Des fenêtres embuées sont un signe d’humidité élevée de l’air ambiant.

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Réduire au maximum la surface couverte de moquette dans la maison. Des revêtements de type vinyle, carrelage ou parquet "flottant" constituent des options plus saines pour les personnes sensibles aux allergènes. Si cependant vous achetez une moquette optez plutôt pour un poil court. Les moquettes synthétiques sont préférables aux moquettes en laine. Les éventuels tapis seront également en synthétique mais le mieux est de s'en passer. Privilégier fauteuils et canapés en cuir lisse aux sofas en tissus. Les rideaux sont légers et faciles à laver ou remplacés par des stores à enrouleur.



UNE BONNE LITERIE


Utilisez des matelas en mousse, neufs ou très récents, et des oreillers synthétiques (Dacron, Orlon…). Bannissez les marques "traitées anti-acariens" risquant de faire respirer des pesticides toxiques. Le sommier sera à lattes de bois ou métallique, mais jamais un sommier tapissier. Évitez la laine, la plume et le coton car l’acarien est douillet, il sera déçu si vous utilisez des couvertures synthétiques (100 % acryliques) ou des couettes facilement lavables selon les indications du fabricant (une température supérieure à 60° tue les acariens). Aérer la literie au lever, changer les draps chaque semaine, et laver le linge à 60° au moins, avec un programme long, couette et oreiller une fois par mois, draps chaque semaine. En période favorable, ouvrez le lit et donnez un bain de soleil au matelas sur ses deux faces. Supprimez de la chambre les rembourrages divers en plumes, laine, crin, kapok...(oreillers, coussins, poufs, fauteuils) et les tapisseries non lavables (tissu ou moquette murale). Évitez les lits superposés où la poussière retombe joyeusement sur le dormeur de l'étage sous-jacent


L'idéal est d'utiliser des matériaux faisant barrière pour protéger le matelas et l’oreiller grâce à des housses hermétiques spécifiques en tissus imperméables aux acariens, non molletonnées et de tailles strictement adaptées, équipées de fermetures étanches. La simple alèse classique est totalement inefficace de même que les housses ouvertes à base de plastiques divers (polypropylène, polyéthylène, vinyle)

Les housses recommandées et testées sont en polyuréthane, polyamide et/ou polyester (Immunoctem, Parallerg, Protec'Som, Protech Allergies, Dyn’R, Acar-housses). Elles doivent couvrir les 6 côtés du matelas et être imperméables avec une fermeture éclair. Les housses "traitées" anti-acariens dissimulent souvent une housse réalisée en fait dans un textile ordinaire. Ne pas oublier de les laver au moins deux fois par an et s'assurer que l'on peut les laver à 60°. 

Il est également inutile voire nocif de choisir des matelas qui sont traités «anti-acariens», c'est à dire imprégnés d'un produit chimique d'origine naturelle ou de synthèse qui va tuer les acariens (acaricide). Ce traitement souvent éphémère n'est pas toujours anodin du fait de la toxicité potentielle des produits utilisés (biocides). De plus, il ne répond pas à la véritable problématique, car un acarien, même mort, reste allergisant !

Si le matelas est douteux et surtout d'un âge respectable, le mieux est de lui donner un successeur neuf. Il est démontré que le changement de matelas, réservoir primaire de l'acarien, diminue l’infestation des réservoirs secondaires (canapés et sièges, rideaux, revêtements de sols et murs).



L’ASPIRATEUR EST VOTRE MEILLEURE ARME


Nettoyer soigneusement et fréquement l’habitation est un geste basique mais essentiel.  Un passage fréquent, au moins deux fois par semaine, de l'aspirateur permettra de se débarrasser d’un bon nombre d’ennemis allergisants. L’aspirateur, assez puissant, doit être muni d’un filtre de sortie (pour éviter le rejet des particules d’acariens dans l’atmosphère), type filtre HEPA (haute efficacité contre les particules aériennes). Un aspirateur avec un sac à double épaisseur est aussi un complément efficace. Un système d’humidification inclus à l’aspirateur est encore le système le plus fiable pour piéger les acariens. Utiliser l’aspirateur pour nettoyer en priorité moquette, tapis, tissus, rideaux et aussi matelas et couverture, ne pas oublier les plinthes et l'arrière des meubles qui sont de grands réservoirs d’acariens. 


Utiliser un chiffon humide en microfibres pour dépoussiérer les meubles, les bibelots. Ceci permet de limiter la poussière en suspension dans l'atmosphère. Jetez les plumeaux qui remuent et disséminent la poussière ! Ne brossez ou ne secouez jamais les tapis à l'intérieur de la maison, cela produit des particules en suspension qui se reposent aussitôt. Si besoin nettoyer avec des substances antifongiques liquides les zones humides comme les dessous d’évier, de baignoire ou lavabos (particulièrement favorables aux moisissures dont la prolifération favorise celle des acariens).
  


UN PEU D’ORDRE PEUT ÊTRE UTILE



Optez pour des rideaux légers, faciles et rapides à laver. Lavez-les régulièrement. Un store à enrouleur ou des volets roulants extérieurs constituent une bonne alternative. Les doubles rideaux épais ne sont pas vraiment  recommandés.

Supprimez les peluches. Si cela est vraiment indispensable au sommeil de l'enfant, n'en conserver qu'une seule qui devra être lavée régulièrement (tous les mois au minimum) au lave-linge à 60° etsinon faire un stage anti-acarien d'une journée au congélateur (à au moins - 17°). Rangez soigneusement et enfermer tous les vêtements et autres objets susceptibles de constituer des niches à acariens (Ne pas accrocher de peignoir derrière une porte). Limitez les objets susceptibles de récolter la poussière, tels que les bibelots ou les livres qui seront rangés dans des bibliothèques fermées ou des vitrines. Les jouets sont stockés dans des bacs fermés ou des coffres. Veillez à l’herméticité des placards à vêtements. 

Rendre également hermétiques et à l'abri de l'humidité les réserves d’aliments. Éliminer du séjour et de la cuisine tous les débris alimentaires, source d’acariens de stockage

Exclure des chambres les animaux domestiques (chat, chien, cobaye, oiseaux) car ils sont naturellement allergéniques et constituent aussi une source d’acariens difficilement maîtrisable. Éviter les plantes vertes les bacs à poissons ou les bacs de type «Riviera», sources de moisissures et d'humidité. 

Ne fumez pas à l'intérieur des maisons. La fumée de tabac, comme tout pollution aérienne, aggrave l’allergie. Ne pulvérisez pas d’aérosols à l'intérieur des maisons (désodorisants, insecticides, anti-puces, dépoussiérants), sources de polluants chimiques, même en dehors de la présence de la personne allergique. La pollution chimique de l'air intérieur irrite les voies respiratoires et aggrave les allergies, souvent plus que la pollution de l'air extérieur. Éviter de sortir se promener en zone polluée ou dans des rues à très forte circulation automobile (particules fines du diesel). Se méfier des séjours en vacances dans de vieilles maisons inhabitées, non aérées ou dans des locaux poussiéreux non ventilés: aspirateur, chiffons humides et housses antiacariens indispensables.



LA CHASSE AUX ACARIENS EST OUVERTE



Programmer à long terme le nettoyage des sols et des murs. Assurer la maintenance annuelle de la climatisation, du chauffage et des équipements de ventilation. Au mieux acquérir un hygromètre qui sera étalonné une fois par an.


 

Les peintures dites acaricides sont d’efficacité douteuse de même que les shampooings à moquettes. Les sprays acaricides sont à éviter car illusoires. Leur action est temporaire et il faudrait les utiliser trois à quatre fois par an pour que les acariens ne réapparaissent pas rapidement. Ils contiennent de plus des acaricides, produits plus ou moins nocifs surtout si utilisés de façon répétitive et imprégnant l'air intérieur (acétamide, perméthrine, benzoate de benzyle, pipéronyl, esdepallethrine et d'autres composants potentiellement toxiques pour l'environnement et pour la santé). Les acaricides dits naturels (pyrèthre, huile de nem, huiles essentielles variées) ont une efficacité contestée et peuvent se révéler aussi allergisants.


ACAREX -TEST




En cas de doute sur la charge en acariens de l'habitat, il existe des tests de graduation de la densité de l'infestation (ACAREX-test). Si le test sur le produit d’aspiration d'une moquette est négatif, on peut surveiller et le refaire tous les 3 mois. S'il est positif, il faut mieux changer la moquette, réservoir d'acariens, pour un revêtement de sol lisse et peu accueillant pour ceux-ci. 



Si l'on est pas expert en acariens, on peut s'adresser, sur prescription médicale, à un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI). Celui-ci se déplace à domicile pour établir un état des lieux, et suggérer un réaménagement intérieur et/ou des changements d'habitudes de vie. Cette intervention est gratuite si le CMEI est employé par un organisme public (1).



Dominique LE HOUEZEC


(1) Site des CMEI 

3 commentaires:

  1. Merci ,c'est une bonne synthèse du sujet .

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  2. la photo n'est pas un acarien mais une PUNAISE DE LIT

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    1. Vous avez raison, bien vu. Je devais être fatigué ce soir là. Je viens de réparer mon erreur. Merci de l'avoir signalé.

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